DAB d’évangélisation = ennui pour les chrétiens ?
La première fois que je suis allé au GBU, c’était à Orléans à la fin des années 90 (oui, je suis vieux). Nous avions un petit fascicule d’études bibliques édité par les GBU canadiens qui s’appelait « Jésus, l’un des nôtres ». Je me rappelle très bien ma réaction quand on a commencé la séance : « un passage simple dans un évangile ? On pourrait quand même monter le niveau puisqu’il n’y a pas de non-chrétien ! Les questions d’observation elles sont vraiment trop simples, il suffit de savoir lire pour répondre ! »
Et puis, au bout de 15 minutes, je me suis aperçu qu’il y avait des éléments du récit que je n’avais jamais remarqués. Ensuite, quand on est passé à la phase de compréhension du passage, il y a plusieurs questions, auxquelles je n’avais jamais pensé et que j’ai trouvées très pertinentes. Enfin, pendant la phase d’application les discussions ont été bien plus enrichissantes que je ne l’aurais imaginé pour un passage aussi basique.
Vous l’aurez compris, j’ai été présomptueux en croyant qu’une DAB pour les non chrétiens c’était un peu une étude biblique au rabais qui ne pouvait plus rien m’apprendre à moi, chrétien chevronné… du haut de ses 4 ans de conversion ! Mais pour qui me prenais-je pour penser que j’avais complètement intégré le message de l’Évangile et que le simple récit d’une rencontre avec le Seigneur Jésus n’était plus trop digne d’intérêt ? Cette séance m’a donc prouvé que j’avais tort et que la méthode OIA était très utile pour creuser un texte.
Rappelons-nous que si les phases d’interprétation et d’application sont bien travaillées, les chrétiens ne peuvent pas s’ennuyer. En effet, qui peut prétendre avoir tout compris du Salut par grâce, de la confiance en Dieu, de la gravité du Péché ou du pardon ? Et surtout qui peut oser dire qu’il maîtrise parfaitement ces notions dans sa vie de tous les jours ? Loin d’être des leçons de maternelle, les DAB d’évangélisation sont des piqûres de rappel qui nous disent : « où en es-tu dans ta progression avec Jésus ? » Et si nous sommes honnêtes, nous constatons que pour parler de l’Évangile nous nous sentons souvent forts mais quand il s’agit de le vivre… nous sommes toujours en maternelle !
Yohann Tourne